Nous avons quitté ce beau canyon de Chivay pour reprendre la route direction Cusco, avec une halte à Sicuani parce que le parcours était un peu long.
Nous avons parcouru 250 km moitié route moitié piste. A certains moments on a passé des cols à 4800 m d’altitude, température entre 7 et 12 degrés, traversé des paysages de montagnes pelées, sans arbres, mais grandioses par l’immensité à laquelle nous ne sommes pas habitués.

Très surprenant en redescendant, on s’est retrouvés nez à nez avec une mine de cuivre associée à une usine de retraitement. On a été tellement surpris qu’on s’est contenté de poursuivre notre route sans prendre de photos. Mais le paysage a été complètement dévasté sur des centaines d’hectares, les résidus laissés sur place, seulement ré engazonnés devant l’entrée de l’usine.
Nous n’avons rien de spécial à dire de notre halte à Sicuani, si ce n’est que nous avons mangé une soupe et un plat local (un petit peu de viande et du riz blanc), pour 1,50 € par tête. C’est une petite ville assez pauvre, sans touriste.
Le lendemain, direction Cusco.

Là encore changement de paysage, l’altitude est plus basse, et les cultures, les arbres et les fleurs font leur apparition. On a même vu des genêts comme chez nous « Genêts d’Espagne ».

Cusco est une ville de 350 000 habitants, située à 3 300 m d’altitude. Là encore beaucoup de circulation, mais cette fois-ci le GPS a été notre allié, et nous avons trouvé l’hôtel assez facilement.
Nous logeons très près de la Plaza de Armas, centre névralgique de la vieille ville dans un hôtel de 4 chambres. Notre hôte est un jeune homme marié avec une anglaise, et père de deux enfants. Il a participé aux travaux de rénovation de cette maison qui appartenait à sa maman. Un patio intérieur couvert par une verrière permet l’accès aux chambres c’est très joliment fait dans l’esprit du vieux Cusco.

Nous avons visité le musée Inka avec une guide péruvienne qui parlait un anglais de vache espagnole. Nous avons eu une idée de l’histoire, et avons pu voir des objets en métal, poteries et bijoux réalisés à l’époque, ainsi qu’une maquette du Machu Picchu.
Mardi nous sommes partis à la découverte de la ville.

Nous voulions avoir une vue d’ensemble en hauteur, et nous sommes montés à pieds sur une colline, et avons découvert le site Incas Sacsayhuamàn, il ne reste qu’un immense ensemble de ruines. Mais il a fallu 60 ans et 20 000 hommes pour construire le site, qui se compose, entre autres de fortifications en zigzag à 3 niveaux.

L’après-midi, visite de la vieille ville et séance photos.
Le lendemain matin au réveil, nous apprenons que les sites de la Vallée Sacrée et le Machu Picchu sont bloqués par des manifestants, impossible de s’y rendre.
Nous entamons alors pendant le petit déjeuner une longue discussion avec notre hôte qui nous explique les problèmes de corruption au Pérou. Les Péruviens sont pauvres, et ceux qui détiennent le pouvoir se mettent beaucoup d’argent dans les poches au lieu de le redistribuer. Du coup, la Vallée Sacrée étant un très important site touristique pour le pays, les manifestants ont bloqué l’accès pendant 48h, pour faire part de leur mécontentement. Pour nous ce n’est pas très grave, mais pour les touristes qui sont restés bloqués là-bas, c’est plus embêtant.
Nous apprenons aussi qu'à Aréquipa, il y a eu de violentes manifestations, car le gouvernement veut implanter dans la Vallée de Tombo des mines, et les habitants n'entendent pas se laisser faire. Lors des heurts des manifestants et deux policiers ont été tués dont un violemment devant les caméras de télévision. Le gouverneur a décrété l’état d'urgence, et le couvre feu a été instauré.
Au vu de tous ces évènements nous décidons de changer notre programme, et restons deux nuits de plus à Cusco.
Nous allons visiter le site Incas de Tipon à une trentaine de kilomètres de Cusco. Nous découvrons un ingénieux système d’irrigation et de cultures en terrasses.

Retour au centre de Cusco où des manifestations de préparent.
Nous visitons le centre-ville, au détour d’une rue nous tombons sur le marché couvert. Nous sommes surpris de voir comment c’est organisé. Une allée pour les jus, une allée pour les légumes, une pour les fruits, une pour les légumes, une pour la viande, une pour la restauration locale rapide tous les stands affichent le même prix pour la même chose, comment faire son choix ?

Site impressionnant encore, en plein centre-ville : Qorikancha ruines incas, il ne reste aujourd’hui que la maçonnerie de ce qui fut le temple le plus riche de tout l’Empire incas. Décoré à l’époque de 700 feuilles d’or, pesant chacune près de 2kg, ces fabuleuses richesses disparurent après l’arrivée de conquistadores espagnols. Un mur courbe de 6m de haut, parfaitement ajusté, entoure le site, il a résisté aux violents séismes qui ont rasé la plupart des édifices coloniaux de Cusco.
